Prologue

Il serait malhonnête de prétendre pouvoir se détacher des expériences que nous avons vécus et de les raconter à la manière d'un observateur objectif. La façon dont nous composons avec des réalités qui, tour à tour, nous choquent, nous révoltent, nous séduisent, nous attendrissent et, parfois, nous font rire aux larmes affecte la façon dont nous nous en souvenons autant que le sens que nous leur donnons. La vie, comme l'a si bien dit Gabriel Garcia Marquez, n'est pas seulement telle qu'on l'a vécue mais telle qu'on s'en souvient

dimanche 30 novembre 2008

Après la tempête...

…et la pluie s’est arrêtée.
Bocas del Toro se remet tranquillement de cette dépression tropicale qui a fait plus de dégât qu’imaginé.

Premièrement, la seule route nous séparant de la province de Chiriqui (ouest) et de Panama City a été sur plusieurs tronçons coupée, sinon elle a complètement disparue (à cause des glissements de terrain). De même avec la seule route qui mène au Costa Rica.
Bocas del Toro est donc directement touché par cette catastrophe étant donné que la majorité de nos produits viennent de ces régions (David, Cerro Punta, Costa Rica…). Envisageant le pire, les gens se sont rapidement fait des réserves de nourritures, d’eau et de gaz, si bien que, seulement 5 jours après le début des pluies il était devenu impossible de trouver une ‘bonbonne’ de propane pour cuisiner (four au gaz), ou un 5 galon d’eau. Il n’y avait plus de fruits ou de légumes en ville, sinon quelques oranges. Nous avons d’ailleurs acheté à un kiosque de fruits et légumes les 3 dernières tomates, avec 3 choux et 6 patates.

Bocas est aussi touché par la chute du tourisme. Les hôteliers ne parviennent plus à assurer la même qualité de confort à leurs clients et les services on diminués. Beaucoup ne travail presque plus depuis. Il est aussi très difficile d’arriver ici sinon par avion. Les gens ont peur et ils annulent leurs réservations.
Tout est devenu incertain, entre autre l’approvisionnement en diesel pour le plan électrique, l’essence pour les taxis et les bateaux-taxis et le propane pour les foyers.
De notre côté nous avons sans trop de problèmes passé au travers. Nous avons fait nos devoirs en achetant de l’eau, de la nourriture, des chandelles etc. en fonction d’une panne de courant ou d’un manque de gaz propane. Chose qui nous est arrivé d’ailleurs. Notre ‘bonbonne’ de propane nous a lâché le mercredi soir après la prédication. Heureusement, dans l’après-midi même, une dame dans le territoire nous a donné l’idée d’utiliser notre ‘rice cooker’ que nous n’avions pas encore utilisé jusqu’à maintenant. Ça nous a permis de nous faire de très bons tortillas. La famille Woodall qui avait une bouteille en réserve nous à ensuite prêté une des leurs.
Le plus gros désagrément est surtout venu de la moisissure qui s’est installée partout. Jeudi et vendredi nous avons lavé la moitié des murs de la maison à l’eau de javel pour enlever les traces qui s’étaient déjà installés. Une bonne partie de nos vêtements, souliers, sacs, livres etc. ont également dû être nettoyé avec de l’eau mélangé avec du vinaigre pour enlever les tâches de verts et la senteur accumulé. Assez difficile pour les habits qui demandent un lavage à sec?

Malheureusement et c’est ce qui nous peinent le plus, beaucoup de nos frères et sœurs de l’autre côté de notre île (Almirante, Changuinola, Guabito…) ont été plus sévèrement touchés que nous. La famille Mills qui était avec nous la semaine dernière n’avait pas encore regagné leur domicile aux dernières nouvelles. À la frontière du Panama et du Costa Rica se trouve 2 importantes rivières. Compte tenu de la quantité d’eau tombée en quelques jours, elles ont inévitablement débordée, inondant ou emportant un grand nombre de maisons. Des milliers vivent désormais sous des sacs de plastiques ou des abris temporaires. Nous avons appris que 6 familles de nos frères ont tout perdus. Heureusement, le Béthel a déjà pris des dispositions pour leur venir en aide en envoyant par petits véhicules de la nourriture, de l’eau et des vêtements. Nous continuons de prier pour eux sachant que notre délivrance approche.
– Éphésiens 1:15, 16, Luc 21:28

Notre assemblée qui était prévue pour samedi a été annulée compte tenu de la situation. L’endroit est utilisé pour héberger les réfugiés.


Sur une note plus encourageante, Bocas del Toro a reçu quelques fruits et légumes samedi matin et le soleil fait timidement son apparition quotidiennement maintenant. Youpi! Nous avons aussi malgré les événements atteint notre objectif en heures du mois (30 heures cette semaine) et également nous avons réussi à débuter quelques nouvelles études bibliques. Youpi!

Sur ces quelques mots, je vous laisse sur cette vidéo d’Harold Viagra, une de mes très bonnes études bibliques (73 ans) qui a lu la Bible 4 fois au complet.



Bonne semaine

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo Harold, super cute!
Hey vous ne nous avez pas parlé de la moisissure!!! Plate, j'espère que vos choses ne sont pas trop abimées?
Dans nos prières, nous penserons aux frères et soeurs qui sont dans une situation désastreuse!

Anonyme a dit…

HEY!! quel aventure!! J'espere que ca ne va pas arriver trop souvent! Je suis content de lire que vous allez bien...et que vous survivez!! On vois l'utilité du conseil de la société de ce faire une trousse de survie!Surtout dans votre secteur! Mais bon vous allez bien et c'est t'en mieux.....cé vraiment dommage pour les autres qui on tout perdue!!! Alors courage Chere amie!!!!!!!!!!!!!
Seb Louise Anais Loic xxxxxxx

Anonyme a dit…

Bonjour la famille Horth! Ça fait déjà un bout de temps que je lis votre blog de façon anonyme... je me suis dit qu'il était temps de vous faire savoir comment je trouve fascinant votre séjour au Panama. C'est une belle expérience que vous vivez et vous en sortirez grandement enrichis spirituellement ainsi que dans vos relations avec vos frères et soeurs - même si un peu plus appauvris sur le plan matériel! J'espère que le temps est plus clément - pour vous c'est la pluie, pour nous c'est la neige! Ici dans le "grand nord" nous avons déjà 40 à 50 cm au sol - il faut dire que c'est très joli et plus gai que le temps qu'il faisait en novembre. Je vous souhaite une belle semaine d'activité! Maureen B.

Dangk a dit…

J'espère que ça va mieux là, que les gens commencent à se remettre des effets de la tempête. Tout perdre! Ces milliers de gens travaillait fort chaque jours pour juste avoir de quoi faire vivre leur famille. C'est déjà assez difficile comme ça non? Je me demande comment ils font. Tellement injuste
Je suis content d'apprendre que ça va bien chez vous et que la société a pris des mesures pour nos familles.
J'ai moins l'impression que c'est des vacances à long terme là-bas...