Prologue

Il serait malhonnête de prétendre pouvoir se détacher des expériences que nous avons vécus et de les raconter à la manière d'un observateur objectif. La façon dont nous composons avec des réalités qui, tour à tour, nous choquent, nous révoltent, nous séduisent, nous attendrissent et, parfois, nous font rire aux larmes affecte la façon dont nous nous en souvenons autant que le sens que nous leur donnons. La vie, comme l'a si bien dit Gabriel Garcia Marquez, n'est pas seulement telle qu'on l'a vécue mais telle qu'on s'en souvient

dimanche 30 novembre 2008

Après la tempête...

…et la pluie s’est arrêtée.
Bocas del Toro se remet tranquillement de cette dépression tropicale qui a fait plus de dégât qu’imaginé.

Premièrement, la seule route nous séparant de la province de Chiriqui (ouest) et de Panama City a été sur plusieurs tronçons coupée, sinon elle a complètement disparue (à cause des glissements de terrain). De même avec la seule route qui mène au Costa Rica.
Bocas del Toro est donc directement touché par cette catastrophe étant donné que la majorité de nos produits viennent de ces régions (David, Cerro Punta, Costa Rica…). Envisageant le pire, les gens se sont rapidement fait des réserves de nourritures, d’eau et de gaz, si bien que, seulement 5 jours après le début des pluies il était devenu impossible de trouver une ‘bonbonne’ de propane pour cuisiner (four au gaz), ou un 5 galon d’eau. Il n’y avait plus de fruits ou de légumes en ville, sinon quelques oranges. Nous avons d’ailleurs acheté à un kiosque de fruits et légumes les 3 dernières tomates, avec 3 choux et 6 patates.

Bocas est aussi touché par la chute du tourisme. Les hôteliers ne parviennent plus à assurer la même qualité de confort à leurs clients et les services on diminués. Beaucoup ne travail presque plus depuis. Il est aussi très difficile d’arriver ici sinon par avion. Les gens ont peur et ils annulent leurs réservations.
Tout est devenu incertain, entre autre l’approvisionnement en diesel pour le plan électrique, l’essence pour les taxis et les bateaux-taxis et le propane pour les foyers.
De notre côté nous avons sans trop de problèmes passé au travers. Nous avons fait nos devoirs en achetant de l’eau, de la nourriture, des chandelles etc. en fonction d’une panne de courant ou d’un manque de gaz propane. Chose qui nous est arrivé d’ailleurs. Notre ‘bonbonne’ de propane nous a lâché le mercredi soir après la prédication. Heureusement, dans l’après-midi même, une dame dans le territoire nous a donné l’idée d’utiliser notre ‘rice cooker’ que nous n’avions pas encore utilisé jusqu’à maintenant. Ça nous a permis de nous faire de très bons tortillas. La famille Woodall qui avait une bouteille en réserve nous à ensuite prêté une des leurs.
Le plus gros désagrément est surtout venu de la moisissure qui s’est installée partout. Jeudi et vendredi nous avons lavé la moitié des murs de la maison à l’eau de javel pour enlever les traces qui s’étaient déjà installés. Une bonne partie de nos vêtements, souliers, sacs, livres etc. ont également dû être nettoyé avec de l’eau mélangé avec du vinaigre pour enlever les tâches de verts et la senteur accumulé. Assez difficile pour les habits qui demandent un lavage à sec?

Malheureusement et c’est ce qui nous peinent le plus, beaucoup de nos frères et sœurs de l’autre côté de notre île (Almirante, Changuinola, Guabito…) ont été plus sévèrement touchés que nous. La famille Mills qui était avec nous la semaine dernière n’avait pas encore regagné leur domicile aux dernières nouvelles. À la frontière du Panama et du Costa Rica se trouve 2 importantes rivières. Compte tenu de la quantité d’eau tombée en quelques jours, elles ont inévitablement débordée, inondant ou emportant un grand nombre de maisons. Des milliers vivent désormais sous des sacs de plastiques ou des abris temporaires. Nous avons appris que 6 familles de nos frères ont tout perdus. Heureusement, le Béthel a déjà pris des dispositions pour leur venir en aide en envoyant par petits véhicules de la nourriture, de l’eau et des vêtements. Nous continuons de prier pour eux sachant que notre délivrance approche.
– Éphésiens 1:15, 16, Luc 21:28

Notre assemblée qui était prévue pour samedi a été annulée compte tenu de la situation. L’endroit est utilisé pour héberger les réfugiés.


Sur une note plus encourageante, Bocas del Toro a reçu quelques fruits et légumes samedi matin et le soleil fait timidement son apparition quotidiennement maintenant. Youpi! Nous avons aussi malgré les événements atteint notre objectif en heures du mois (30 heures cette semaine) et également nous avons réussi à débuter quelques nouvelles études bibliques. Youpi!

Sur ces quelques mots, je vous laisse sur cette vidéo d’Harold Viagra, une de mes très bonnes études bibliques (73 ans) qui a lu la Bible 4 fois au complet.



Bonne semaine

lundi 24 novembre 2008

Vous avez dit qu'il pleut en novembre...

La pluie tant entendu et attendu d’octobre et de novembre est finalement arrivée. Après le départ tout en chaleur de la semaine dernière, les flots des cieux se sont finalement déversés sur Bocas del Toro. Nos habitudes et notre routine sont de ce fait aussi tombées à l’eau. Non pas que cela nous déplait, au contraire, c’est juste que c’est très très humide dans la maison, partout en fait et que prendre notre douche devient presque une corvée (douche extérieure). Heureusement que nous avons un petit système d’eau chaude (douche seulement). Brrrrrrrrrrr i fa frette!
Effectivement à partir de mercredi, jeudi ensuite vendredi et après samedi et dimanche ce n’est que pluie, pluie, pluie. Une pluie que nous n’avions pas encore vue jusqu’à maintenant (1 pied d’eau tout autour de la maison). J’ai même entendu dire que Bocas était frappé part une (mini) tempête tropicale ou un genre de grosse dépression atmosphérique. Plusieurs nous ont dit qu’ils n’avaient pas vu ça depuis des années.
Depuis 5 jours maintenant sans une seconde de répit (ou presque) une pluie torrentiel nous assomme et nous martèle. Le vent souffle, le toit coule, nous on dort. Et oui, bien calés au chaud dans nos sacs de couchage nous en profitons pour récupérer et accumuler les heures de sommeil. Il fait froid. Oui oui il fait froid! Et moi qui regrettais encore dernièrement d’avoir emmené mon col roulé et mes bas en laine et le polar et le gore tex et les sacs de couchages. Bueno!
La pluie est si forte par moment qu’il est pratiquement impossible de se parler sans avoir à se crier (toit en tôle). Nous avons même l’impression qu’avec le vent ce n’est pas de la pluie qui tombe, mais de la neige. Les rues sont désertes. Plus personne ne bougent depuis, comme si le temps s’était arrêté.
Tout cela nous a mis un peu en retard dans nos heures de service, mais un peu en avance sur la bouteille de vin (et les nachos et les biscuits que nous sommes allés acheter à nos risques et périls après la réunion de jeudi soir vers les 9:30 pm). Nous avons dû annuler quelques études bibliques, mais nous avons rattrapé quelques vieux classiques du cinéma hollywoodien. Qu’avons-nous à faire, sinon ne rien faire. Nous allons sur la véranda plusieurs fois par heures pour voir et humer le vent balayer les palmiers et les bananiers. La calle 11 est devenue le ‘lago once’ avec ses abysses et ses tréfonds. Le linge accroché pendant une éternité sur la corde se demande probablement encore s’il va finalement finir par sécher.
Nous en profitons!

Une pluie torrentiel qui dure depuis des jours maintenant.


Sinon, nous avons eu une jolie surprise samedi matin en arrivant à la salle du royaume. 2 pouces d’eau recouvraient le plancher d’un bout à l’autre. Le drain avait débordé… Vous comprendrez que notre réunion a été un peu retardée. Après avoir joué du balai et de la vadrouille pendant une quarantaine de minutes la ‘gang’ que nous étions a finalement pu profiter de la réunion, si on peut dire? Même avec la sono, c’était à peine si nous pouvions entendre quelques choses tellement la pluie était forte. Nous avons eu un jeune orateur de Calgary, frère Zielsdorf. Il est en visite au Panama depuis septembre et il repart à la mi-décembre. Il était accompagné de Curtis et Amber Mills de Calgary. Un jeune couple de pionniers spéciaux (fin vingtaine) assigné depuis plus d’un an au Panama. Leur trajet de retour (45 minutes) en bateau ne sera certainement pas une jolie ballade de plaisir.
Le notre non plus d’ailleurs. Nous pensions qu’en utilisant nos vélos nous aurions pu nous en tirer sans trop nous mouiller. Erreur! Nous avions les 2 pédales complètement immergés et forcément donc les souliers qui les accompagnaient. Que de plaisir!

Réunion retardée



À notre retour de la réunion




Je croyais vraiment avoir rêvé pendant 3 ou 4 secondes l’autre nuit. Pourtant, c’est vrai, Bocas a ressenti dans la nuit de mercredi soir la secousse d’un tremblement de terre qui venait de toucher le Costa Rica (tout le monde parlait du 6,2 à l’échelle de Richter à la réunion de jeudi soir). La maison s’est carrément balancée de gauche à droite. Je me suis dit sur le moment qu’habiter au 2ieme étage n’était pas forcément un avantage dans un tel cas.

Je me répète encore cette semaine, mais plus les choses changent plus c’est pareil.
Jeudi soir avant de partir pour la réunion nous nous disions qu’avec la température exécrable, le noir et les gens qui marchent pour venir à la réunion, (il n’y a qu’une voiture dans la congrégation) qu’il n’y aurait pas un ‘chat’ à la salle du royaume. On se disait aussi pour la centième fois que ce serait bien de ne pas partir trop tard après. Vous devinez? Il y avait des absents c’est vrai, mais la majorité des frères et sœurs étaient à la réunion et bien sûr, nous étions parmi les derniers à quitter. Au moins, nous le voyons comme un bon signe. Nous aimons beaucoup nos frères et sœurs ici et nous croyons qu’ils nous aiment aussi en retour. Alors pourquoi ne pas en profiter! Notre congrégation espagnole nous manquera assurément à partir de janvier.

P.S. Comme ce message était déjà écrit pour être ‘posté dimanche et étant donné que nous n’avons toujours pas de connexions internet depuis samedi après midi je rajoute quelques détails survenus à partir de notre nouvelle semaine.

La pluie ne s’est toujours pas arrêtée en ce lundi 24 novembre.
Nous sommes finalement sortis pour aller en prédication malgré l’averse. Courageux que nous sommes, nous avons réussi à conduire 3 études bibliques. Un temps idéal pour les trouver à la maison. Néanmoins, je regrette de ne pas avoir mis mes ‘gougounes’ car nous étions trempés à notre retour. Nous avons complété notre journée de prédication en écrivant quelques lettres.
Nous avons constaté que Bocas est littéralement inondé. Nous avons aussi appris que tout est paralysé. Depuis 3 jours maintenant plus rien ne fonctionne. Plus d’internet, plus de cellulaire, plus de bateaux taxis, plus d’avions, plus de guichets automatiques. D’ailleurs, nous avons dû passer un peu d’argent à une étude biblique qui n’avait plus un sous.
Nous sommes déconnectés de la civilisation semble-t-il.
Frère Woodall qui gère sa petite entreprise au États-Unis à partir d’ici, s’est même rendu à l’aéroport pour voir s’il n’y aurait pas un vol pour aller à David (2e plus grande ville du Panama) pour pouvoir utiliser internet et le téléphone.
Comme quoi nous sommes devenus tellement dépendant de la technologie.

Si vous lisez ce message c’est assurément un signe que les choses s’améliorent.

dimanche 16 novembre 2008

Bocas del Drago

Au psaume 41:3 nous trouvons ces paroles ‘Jéhovah lui-même le soutiendra sur le divan de douleur…’. En anglais elles se traduisent ainsi ‘Jehovah himself will sustain him upon a divan of illness…’
Après avoir lu ce verset, hier à la Tour de Garde, frère Woodall pose la question suivante; Quelqu’un pourrait nous expliquer tout d’abord ce que veut dire un ‘DIVAN of illness’ (lire Dei VAN)? Riece Cottrell lève sa main avec enthousiasme et répond ‘It’s a kind of Car!’. Nous l’avons trouvé très bonne.

Comme mentionné la semaine dernière, nous avons maintenant un nouveau couple avec nous. Scott et Amber Woodall. Ils sont déjà très appréciés. Mercredi après midi nous nous sommes réunis (les trois anciens du groupe anglophone, (dont moi et Scott pas encore renommés)) pour discuter des nouvelles dispositions pour janvier prochain. Qui fera quoi, quand, comment etc. Les choses arrivent vite!
Par exemple j’ai dû commencer à préparer le programme de l’école pour janvier. Avant (à Décarie) j’utilisais pour ce faire un programme très simple et facile à utiliser. J’ai donc décidé de le réutiliser ici, mais étant donné que nous ne sommes que 10 élèves à l’école le programme ne semble pas fonctionner efficacement. De toute façon avec 9 proclamateurs et un proclamateur non-baptisé ça ne devrait pas être trop difficile à programmer. 1 ou 2 discours à chaque semaine pour les frères nommés (sans compter l’étude de livre). Pour les autres 1 discours ou une participation à chaque 2 ou 3 semaines. Facile!

Petit anecdote : Jeudi, la maman de Scott devait arriver en provenance des États-Unis pour un séjour de 3 mois. Jeudi soir donc, à la réunion, nous demandons à Scott si sa mère était bien arrivée? Malheureusement, elle n’était pas encore à Bocas. Lorsqu’elle a voulu réserver son vol sur le web au lieu d’indiquer Panama City Panama elle a ‘booker’ un vol pour Panama City Florida. Parait que cela arrive souvent. En principe elle devrait être ici au moment d’écrire ces lignes.

Sinon, nous avons eu une grosse semaine de prédication, surtout pour essayer de couvrir le plus de territoire possible avec la campagne spéciale. Nous avons visités Carenero lundi, Bastimientos mercredi et Bocas del Drago vendredi.
D’ailleurs, c’était la première fois que nous allions à Drago (Bocas del) à vélo. Nous nous sommes réunis à la salle du royaume vers les 8:00 pour les arrangements et la prière. Nous étions 7 (dont 5 de la congrégation espagnole). Bocas del Drago se situe à 15 km de Bocas del Toro et le chemin pour y aller est tout en MONTÉES et en descentes. Nous nous arrêtions à chaque maison, ‘mini-store’, ferme, école… que nous croisions sur le chemin pour présenter le tract. C’était fantastique. Le paysage changeait continuellement. Nous passions de la jungle de lianes à une forêt de bambous pour ensuite nous retrouver dans de petites vallées. Féérique! Nous avons aussi et surtout rencontrés (c’était ça le but) des gens très réceptifs aux vérités bibliques. Tous ont accepté le tract. Chemin faisant, nous sommes finalement arrivés à Drago vers 12:15. Juste à temps pour le lunch. Le temps était merveilleux. Nous nous sommes installés sur le bord de la mer et nous avons ‘jaser’, ri, fait la sieste, capturer quelques images jusqu’à 15:40. Le retour fut ponctué de courses et de réparations. Si ce n’était pas ma chaine de vélo qui débarquait c’était celle d’Amélie. Heureusement qu’Ixa avait sa trousse de réparation. Moi, j’avais les mains graisseuses. La douche fut fort appréciée à notre arrivée, surtout du fait que la veille nous avions eu un problème avec notre pompe à eau et que depuis nous n’avions plus d’eau. Le réparateur était passé dans la journée et tout était réparé. Le soir même en guise de récompense, nous avons vu la lune comme jamais. Pendant une trentaine de minutes nous avions à la surface de l’eau une boule orange et jaune qui nous renvoyait un reflet d’or magique.
Quelle aventure!

Bocas del Drago







Dani et Myriam Martinez

Dany et Ixa





P.S. Bon courage à la famille Savard. Nous pensons à vous!

dimanche 9 novembre 2008

Ainsi va la vie

Encore une fois, les semaines se suivent, mais ne se ressemble pas. Nous en avons eu une assez collante merci. Du soleil à vous frire un œuf sur le trottoir. J’ai même ‘littéralement’ grillé sur le nez. Et je ne vous parle pas de mon coco avec son restant de cheveux (un autre sujet).

La semaine à débuter par un avant midi à Carenero. Une petite île voisine de Bocas à 1 minute en bateau-taxi. En voulant sortir son argent pour payer le 50 cents que coûtait la traversée, Connor a vu son 20$ partir au vent et atterrir à la mer à 10 pieds de nous.
Rempli d’abnégation et d’amour, ma conscience me dicta après quelques minutes de réflexion d’enlever mes souliers, mes bas et mes pantalons pour aller sauver ce cher président Jackson qui était en train de se noyer. Au moins un de sauvé!
Carenero est une île de contraste. D’un côté des cabanes qui tiennent à peine debout, de l’autre de superbes maisons habités par des ‘gringos’. Les ‘gringos’, poli, mais sans plus, les panaméens très réceptif aux choses spirituels.
Mardi et mercredi la chaleur nous a carrément écrasé, si bien que mercredi notre journée a dû se terminer plus tôt que prévu. Qu’il était attendu et bon ce Cuba Libre.

Et oui, en prédication.


Bonne nouvelle Amélie a débuté sa 10e étude biblique. Maritza, une jeune panaméenne de 12 ans. Elle parle espagnole, mais désir perfectionner son anglais (qui est déjà très bon). Elle est exceptionnelle. Elle va à l’église 3 fois semaine, elle connaît et récite dans l’ordre tous les livres de la Bible et elle nous cite ses versets favoris (par exemple Exode 20:12 ‘Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur le sol que Jéhovah ton Dieu te donne.’). Amélie étudie 30 minutes dans le livre ‘Les jeunes s’interrogent’ et ensuite un autre 30 minutes dans le livre ‘Qu’enseigne’. Les premiers chapitres seront assez vite faits.

Sinon, il y a Scott et Amber Woodale qui se sont installés à Bocas pour au moins la prochaine année (du renfort). Ils habitent à 2 minutes de chez nous. C’est un couple dans la trentaine originaire du Wisconsin. Ils nous ont déjà averti qu’à partir de la mi-novembre la mère de Scott sera ici pour trois mois et que plus tard se sera le cousin et sa famille, pour eux aussi un trois mois. Ensuite, ce sont 4 jeunes de l’Ohio qui arriveront mi-novembre pour quelques mois également. Si ça continue nous allons devoir penser à diviser la congrégation en deux?

Nous aurons notre assemblée spéciale d’un jour le 29 novembre à Changiguiola et nous aurons la visite de notre surveillant de circonscription (en anglais) la dernière semaine de décembre.

Novembre est le mois des journées de célébration au Panama. Cette semaine ce fut la célébration de l’indépendance du Panama face à la Colombie. Tout y était. La parade, la fanfare, les majorettes (nos études bibliques aussi) pendant 3 jours. On s’est même fait réveiller mardi dans la nuit à 3h30Am par une fanfare qui, je ne sais pas pourquoi, pratiquait un air assez entrainant je dois dire, à vous faire dresser les cheveux sur la tête. La grosse caisse était terriblement puissante et motivante. Un peu moins le lendemain matin quand est venu le temps de se lever. NOOOOOON!
La semaine prochaine Bocas fêtera l’indépendance de la province et fin novembre l’indépendance face à l’Espagne. Boom Majorettes!

Pour ce qui est de la campagne spéciale pour le tract, tout va très bien. Nous avons eu de très bonnes conversations et nous avons déjà hâte de retourner voir nos nouvelles visites. La congrégation espagnole a déjà couvert presque tout son territoire. Pour notre part, nous continuons à faire notre possible et nous pensons que le plus gros aura été fait.
D’ailleurs, la semaine prochaine nous planifions, avec nos amis de la congrégation espagnole, de finir la semaine en beauté. Vendredi matin nous partirons avec nos vélos (45 minutes) jusqu’à l’autre bout de l’ile, à Bocas del Drago et nous distribueront le tract en anglais et en espagnol aux gens qui y habitent. Ensuite en après-midi après le lunch nous sortirons nos maillots et nous profiteront de la plus belle plage de Bocas. Un pina colada avec ça?
Pas de pluie svp!

À Carenero




lundi 3 novembre 2008

Rêver.....

Samedi dernier, après notre après-midi de service, nous avons été invités à venir partager un petit gueuleton avec Suvi et David Wideside sur leur voilier (rien de moins) amarré dans la marina de l’île Carenero. J’ai attendu ce moment toute la journée. Nous sommes arrivés vers 5 :00 de l’après-midi comme convenu. Après avoir laissé le bateau taxi qui ramenait tout le restant du groupe de frères et sœurs que nous étions pour la prédication, à Bocas, il nous a fallu que quelques minutes pour trouver Sofia II qui nous attendait très sagement au milieu de ses congénères tous biens alignés les uns des autres, donnant au paysage un charme féerique. Le temps était tout simplement parfait : le soleil qui se retirait tout doucement entraînant avec lui les nuages déjà teinter de rose, d’orange et de bleu et puis la petite brise tiède venue, on aurait dit, nous prendre la main pour nous inviter à ne plus partir. C’était trop bon.
Suvi nous a accueillis avec son sourire et son enthousiasme habituel et nous a invités à monter. David nous a rejoints quelques minutes plus tard. Après avoir fait la visite complète de l’embarcation nous nous sommes installés sur le pont arrière (leur terrasse). De là, un verre de vin blanc à la main, nous pouvions tout en discutant continuer d’admirer le spectacle que nous offrait la vue. Nous avons ensuite dégusté quelques crudités accompagnées d’une tapenade maison d’artichaut à l’ail et à l’huile d’olive et de quelques noix de tournesol grillées. David est originaire du Canada, d’Ottawa plus précisément et Suvi de Finlande qui lui donne un accent très sympathique. Ils se sont rencontré sur un avion qui s'en allait à Londre. Suvi étant arrivé un peu juste avant le départ, elle s'est retrouvée assise entre 2 hommes en première classe. Elle a rapidement débuté une conversation avec l'homme assis à sa gauche.....qui se trouvait à être David. Ils ont échangé leur numéro de téléphone à leur sortie de l'avion et ont gardé contact au point de ne plus vouloir se séparer. Ce n'est que quelques années plus tard qu'ils ont pris position pour la vérité.

Donc, pour revenir à nos moutons, l'apéro terminé, nous nous sommes retrouvés autour de la table de la salle à dîner (que vous pourrez admirer sur le petit vidéo) pour se régaler de pizza avec tomates, olives et champignons et une deuxième à l’ananas et fromage bleu et tout cela sur une croûte bien mince comme nous l’aimons. Nous avons aussi fait la découverte d’un bon rouge d’argentine, un Malbec: le Quava. Nous avons conclut le tout avec une glace à la vanille arroser d’un sirop au café. Délicieux!
Évidemment, vers la fin de la soirée la pluie s'est pointé à nouveau et de façon assez généreuse. Suvi nous a appelée un bateau taxi pour revenir à Bocas. Nous n’oublierons pas de sitôt comment la mer était magnifique. Nous avons du marcher sous la pluie torrentielle jusqu’à nos vélos et ensuite revenir à la maison. La pluie était si forte que j’avais de la difficulté à ouvrir mes yeux.
Nous sommes arrivés complètement trempé, Benoit flottait littéralement dans ses souliers et moi j’avais l’impression d’avoir été sous la douche toute habillé. Nous étions heureux malgré tout.
Nous nous sommes endormi rapidement, bien confortable sous les couvertures, au son du déluge qui frappait sur notre toit. Ce fût une excellente journée!
Amélie





dimanche 2 novembre 2008

Pluie en Provence

Depuis quatre jours maintenant c’est le déluge, il pleut, il vente, même que le thermomètre est descendu à 22 degré Celsius. C’est parfait parfait parfait!
Un temps idéal pour oublier le ménage et commencer une partie d’échec (Amélie m’a vaincu à notre dernière partie. J’ai ma fierté à reprendre…)
Nous avons aussi sauté notre journée de prédication du mercredi…nous sommes resté au lit un peu plus tard que prévu. Néanmoins, nous nous sommes repris jeudi matin pour une étude biblique sous la pluie.

Nous lisons aussi et nous rêvons ensuite…

‘…Le restaurant fonctionnait sur une formule bien simple : décharger ses clients du fardeau de la décision. Comme au Café de la Gare de Bonnieux, on mangeait et buvait ce qu’on vous servait. Ce fut en l’occurrence une salade craquante et divinement assaisonnée, des tranches roses de saucisse du pays, un aïoli, à base de morue, un fromage crémeux de Fontvieille et une tarte maison. Le genre de repas que les Français trouvent tout naturel et dont les touristes conservent un souvenir ému pendant des années. Pour nous, qui étions quelque part entre les deux, c’était une nouvelle découverte heureuse, un endroit où revenir par un jour froid l’estomac vide avec la certitude que nous en repartirions réchauffés et rassasiés.
Nous arrivâmes au pressoir à huile de Maussane avec deux mois d’avance. La nouvelle récolte d’olives n’arriverait pas avant janvier, c’était le moment d’acheter l’huile la plus fraîche. Par chance, nous dit le propriétaire du pressoir, la récolte de l’année dernière avait été abondante et il lui restait encore de l’huile en stock. Si nous voulions jeter un coup d’œil, il allait nous préparer une dizaine de litres à emporter…
Ce soir-là avant le dîner, nous la goûtâmes, versant quelques gouttes sur des tranches de pain préalablement frottées contre des tranches de tomate. On avait l’impression de manger du soleil.

… Le soir, la peau picotant encore du soleil, nous étions suffisamment remis du déjeuner pour nous apprêter à l’événement sportif de la semaine. Nous avions accepté le défi de quelques amis qui, comme nous, avaient pris goût à un des jeux les plus plaisants qu’on ait jamais inventés : nous allions tenter de défendre l’honneur de Ménerbes sur le terrain de pétanque.

… Nous dînâmes dans la cour, les dalles chauffées par le soleil sous nos pieds nus, la lumière des bougies allumant des reflets tremblotants sur le vin rouge et sur nos visages hâlés.

…Il m’avait fallu quelque temps pour m’habituer à avoir une pièce exclusivement conçue pour le vin : non pas un placard amélioré ou un recoin exigu sous l’escalier, mais une vraie cave. Elle était enfouie sous la maison, avec des murs de pierre qui restaient constamment frais, le sol recouvert d’un lit de gravier et de la place pour trois ou quatre cents bouteilles. J’adorais cet endroit. J’étais bien décidé à le remplir. Nos amis étaient tout aussi déterminés à le vider…’

-Extrait ‘Une année en Provence’ de Peter Mayle