Prologue

Il serait malhonnête de prétendre pouvoir se détacher des expériences que nous avons vécus et de les raconter à la manière d'un observateur objectif. La façon dont nous composons avec des réalités qui, tour à tour, nous choquent, nous révoltent, nous séduisent, nous attendrissent et, parfois, nous font rire aux larmes affecte la façon dont nous nous en souvenons autant que le sens que nous leur donnons. La vie, comme l'a si bien dit Gabriel Garcia Marquez, n'est pas seulement telle qu'on l'a vécue mais telle qu'on s'en souvient

lundi 24 novembre 2008

Vous avez dit qu'il pleut en novembre...

La pluie tant entendu et attendu d’octobre et de novembre est finalement arrivée. Après le départ tout en chaleur de la semaine dernière, les flots des cieux se sont finalement déversés sur Bocas del Toro. Nos habitudes et notre routine sont de ce fait aussi tombées à l’eau. Non pas que cela nous déplait, au contraire, c’est juste que c’est très très humide dans la maison, partout en fait et que prendre notre douche devient presque une corvée (douche extérieure). Heureusement que nous avons un petit système d’eau chaude (douche seulement). Brrrrrrrrrrr i fa frette!
Effectivement à partir de mercredi, jeudi ensuite vendredi et après samedi et dimanche ce n’est que pluie, pluie, pluie. Une pluie que nous n’avions pas encore vue jusqu’à maintenant (1 pied d’eau tout autour de la maison). J’ai même entendu dire que Bocas était frappé part une (mini) tempête tropicale ou un genre de grosse dépression atmosphérique. Plusieurs nous ont dit qu’ils n’avaient pas vu ça depuis des années.
Depuis 5 jours maintenant sans une seconde de répit (ou presque) une pluie torrentiel nous assomme et nous martèle. Le vent souffle, le toit coule, nous on dort. Et oui, bien calés au chaud dans nos sacs de couchage nous en profitons pour récupérer et accumuler les heures de sommeil. Il fait froid. Oui oui il fait froid! Et moi qui regrettais encore dernièrement d’avoir emmené mon col roulé et mes bas en laine et le polar et le gore tex et les sacs de couchages. Bueno!
La pluie est si forte par moment qu’il est pratiquement impossible de se parler sans avoir à se crier (toit en tôle). Nous avons même l’impression qu’avec le vent ce n’est pas de la pluie qui tombe, mais de la neige. Les rues sont désertes. Plus personne ne bougent depuis, comme si le temps s’était arrêté.
Tout cela nous a mis un peu en retard dans nos heures de service, mais un peu en avance sur la bouteille de vin (et les nachos et les biscuits que nous sommes allés acheter à nos risques et périls après la réunion de jeudi soir vers les 9:30 pm). Nous avons dû annuler quelques études bibliques, mais nous avons rattrapé quelques vieux classiques du cinéma hollywoodien. Qu’avons-nous à faire, sinon ne rien faire. Nous allons sur la véranda plusieurs fois par heures pour voir et humer le vent balayer les palmiers et les bananiers. La calle 11 est devenue le ‘lago once’ avec ses abysses et ses tréfonds. Le linge accroché pendant une éternité sur la corde se demande probablement encore s’il va finalement finir par sécher.
Nous en profitons!

Une pluie torrentiel qui dure depuis des jours maintenant.


Sinon, nous avons eu une jolie surprise samedi matin en arrivant à la salle du royaume. 2 pouces d’eau recouvraient le plancher d’un bout à l’autre. Le drain avait débordé… Vous comprendrez que notre réunion a été un peu retardée. Après avoir joué du balai et de la vadrouille pendant une quarantaine de minutes la ‘gang’ que nous étions a finalement pu profiter de la réunion, si on peut dire? Même avec la sono, c’était à peine si nous pouvions entendre quelques choses tellement la pluie était forte. Nous avons eu un jeune orateur de Calgary, frère Zielsdorf. Il est en visite au Panama depuis septembre et il repart à la mi-décembre. Il était accompagné de Curtis et Amber Mills de Calgary. Un jeune couple de pionniers spéciaux (fin vingtaine) assigné depuis plus d’un an au Panama. Leur trajet de retour (45 minutes) en bateau ne sera certainement pas une jolie ballade de plaisir.
Le notre non plus d’ailleurs. Nous pensions qu’en utilisant nos vélos nous aurions pu nous en tirer sans trop nous mouiller. Erreur! Nous avions les 2 pédales complètement immergés et forcément donc les souliers qui les accompagnaient. Que de plaisir!

Réunion retardée



À notre retour de la réunion




Je croyais vraiment avoir rêvé pendant 3 ou 4 secondes l’autre nuit. Pourtant, c’est vrai, Bocas a ressenti dans la nuit de mercredi soir la secousse d’un tremblement de terre qui venait de toucher le Costa Rica (tout le monde parlait du 6,2 à l’échelle de Richter à la réunion de jeudi soir). La maison s’est carrément balancée de gauche à droite. Je me suis dit sur le moment qu’habiter au 2ieme étage n’était pas forcément un avantage dans un tel cas.

Je me répète encore cette semaine, mais plus les choses changent plus c’est pareil.
Jeudi soir avant de partir pour la réunion nous nous disions qu’avec la température exécrable, le noir et les gens qui marchent pour venir à la réunion, (il n’y a qu’une voiture dans la congrégation) qu’il n’y aurait pas un ‘chat’ à la salle du royaume. On se disait aussi pour la centième fois que ce serait bien de ne pas partir trop tard après. Vous devinez? Il y avait des absents c’est vrai, mais la majorité des frères et sœurs étaient à la réunion et bien sûr, nous étions parmi les derniers à quitter. Au moins, nous le voyons comme un bon signe. Nous aimons beaucoup nos frères et sœurs ici et nous croyons qu’ils nous aiment aussi en retour. Alors pourquoi ne pas en profiter! Notre congrégation espagnole nous manquera assurément à partir de janvier.

P.S. Comme ce message était déjà écrit pour être ‘posté dimanche et étant donné que nous n’avons toujours pas de connexions internet depuis samedi après midi je rajoute quelques détails survenus à partir de notre nouvelle semaine.

La pluie ne s’est toujours pas arrêtée en ce lundi 24 novembre.
Nous sommes finalement sortis pour aller en prédication malgré l’averse. Courageux que nous sommes, nous avons réussi à conduire 3 études bibliques. Un temps idéal pour les trouver à la maison. Néanmoins, je regrette de ne pas avoir mis mes ‘gougounes’ car nous étions trempés à notre retour. Nous avons complété notre journée de prédication en écrivant quelques lettres.
Nous avons constaté que Bocas est littéralement inondé. Nous avons aussi appris que tout est paralysé. Depuis 3 jours maintenant plus rien ne fonctionne. Plus d’internet, plus de cellulaire, plus de bateaux taxis, plus d’avions, plus de guichets automatiques. D’ailleurs, nous avons dû passer un peu d’argent à une étude biblique qui n’avait plus un sous.
Nous sommes déconnectés de la civilisation semble-t-il.
Frère Woodall qui gère sa petite entreprise au États-Unis à partir d’ici, s’est même rendu à l’aéroport pour voir s’il n’y aurait pas un vol pour aller à David (2e plus grande ville du Panama) pour pouvoir utiliser internet et le téléphone.
Comme quoi nous sommes devenus tellement dépendant de la technologie.

Si vous lisez ce message c’est assurément un signe que les choses s’améliorent.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wow bel orchidée :) Tu dois "tripper" Amélie :)
Vous en vivez des expériences, j'espère que vous conserverez votre blog une fois revenus!
Vous ne nous avez pas parlé de ce tremblement de terre lorsqu'on s'est vu sur Skype!! Cela a dut être assez appeurant!
Il faudra mettre de l'antirouille sur vos vélos! Ce serait l'fun que vous puissiez les rapporter ici (vos vélos) je sais que cela ne sera probablement pas possible...!!
Que Jéhovah continue de vous bénir ainsi que tous les frs et srs courageux qui servent là où le besoin est grand!
Gros bisous